Les tendances | dimanche 12 mars 2023 à 19:45
Existe-t-il une forme de lévitation douillette... Existe-t-il une forme de lévitation douillette après un tel match ? Il y a un peu de ça. Sur le moment, on ne se rend pas compte de la signification de cette victoire. C'était juste un match gagné à Twickenham pour nous, même si la France ne l'avait pas fait depuis 18 ans. Mais nous n'avions pas mesuré l'immense exploit que nous venions d'accomplir. Nous commençons à nous en rendre compte lorsque nous recevons les premiers messages de nos proches. Cela continuera aujourd'hui alors que nous prenons du recul. En 2019, vous avez connu la déroute à Twickenham . Que vous inspire le renversement de perspective ? C'est un peu les premières pensées que nous avons eues. Nous étions quelques-uns à avoir pris ces 40 points sur ce même terrain de Twickenham. On y a pensé cette semaine on voulait éviter ça et prendre notre revanche. Nous voulions sortir LE gros match référence de ce Tournoi. Alors oui, on a ressenti un petit sentiment de revanche par rapport aux joueurs qui étaient là il y a quatre ans. Vous avez dit après le match vouloir "remettre l'église au centre du village". Était-ce une manière d'exorciser les interrogations qui vous accompagnent depuis le début de la compétition ? C'est un peu ça. Nous savions très bien que nous serions critiqués après notre match perdu en Irlande. On était sur une série de 14 matchs sans défaite, on savait très bien qu'au moindre faux pas, on serait remis en question que ce soit l'équipe, sa composition, ou bien d'autres choses. Nous sommes passés à autre chose et nous nous sommes remis au travail en pensant à l'Écosse. Après cette victoire, nous étions contents du résultat, mais pas satisfaits. On voulait marquer les esprits lors de ce match à Twickenham. Et envoyer un message quelques mois avant la Coupe du monde ? On reste concentré sur ce qu'on a à faire. Mais on a voulu faire taire tout ce qui s'est dit après le match contre l'Irlande. C'est ce qu'on a réussi à faire je pense. Critiques mises à part, cela fait longtemps que vous n'avez pas fait preuve d'une telle autorité dans la construction de votre jeu. Comment expliquer cette forme renouvelée ? C'est la force collective ! Pour la majorité d'entre nous, nous travaillons ensemble depuis près de quatre ans. On a eu de grands moments, d'autres difficiles, on arrive à mieux gérer toutes ces situations à force. Nous avons réussi à appliquer notre plan de match à la lettre. Alors qu'avec la pluie, on ne pouvait pas faire tout ce qu'on voulait. Mais nous avons pu nous parler et tout le monde a suivi. Et nous avons vu que cela fonctionnait. On a réussi bloquer ces Anglais, les amener nous renvoyer le ballon ou pousser vers l'avant parce qu'on leur mettait beaucoup de pression. Cela les a forcés à surjouer. A titre personnel, votre petite claquette pour Thibaud Flament est-elle le parfait résumé du match très propre que vous avez réalisé ? Cette action en particulier, je ne sais pas. Mais c'est une des choses sur lesquelles nous avons travaillé à l'entraînement. On avait vu qu'il y avait des espaces dans le second rideau, on les a exploités Antoine l'avait fait en première mi-temps, il l'a refait en seconde. Nous communiquons beaucoup, donc je savais qu'il allait frapper ce coup là. Je me suis projeté. Et comme j'ai vu Thibaud dans mon angle mort, j'ai essayé de toucher le ballon pour le mettre dans ses bras. Cet essai, juste après avoir marqué, les a poussés un peu plus loin. Cela leur a fait beaucoup de mal. Vous deviez assumer plus de responsabilités lors des sorties de camp à pied. Cela n'a jamais été un problème pour moi qu'Antoine assume ces responsabilités. On l'a fait parce qu'il a beaucoup de pression et qu'il fallait trouver une alternance. Mais je ne m'en serais pas soucié si cela n'avait pas été le cas. Votre adversaire direct, Marcus Smith, a été présenté comme un changeur de jeu pour l'Angleterre avant ce match. Non, à aucun moment. L'année dernière, c'était exactement la même chose dans le match du Grand Chelem. C'est un très bon joueur, il arrive à mettre beaucoup de vitesse dans cette équipe d'Angleterre même si, samedi, on a réussi à bien le bloquer. Après, chacun son style de jeu. Je n'ai absolument rien à lui envier. Je n'avais pas particulièrement envie de jouer mes duels ou de prouver quoi que ce soit. Je n'ai jamais agi comme ça. "Le maillot, ils ne me le donnent pas. Ce n'est pas un cadeau. Vos performances actuelles confirment votre position 10 des Bleus après une période durant laquelle vous avez été interrogé dans la lignée de la tournée novembre. Comment avez-vous vécu cela ? Que cela se soit produit lors de la tournée de novembre est normal. Mais dans ce tournoi, je ne vois pas ce qu'on peut me reprocher. Je pense avoir fait un très bon début de compétition dans ce que j'avais à faire. Et d'avoir relevé la barre par rapport à la tournée de novembre. Mon Tournoi est assez réussi. Après, on sait très bien que quand l'équipe de France gagne, c'est grâce à tout le monde. Mais lorsqu'elle est plus en difficulté, c'est le 10 qui est remis en cause. Ce n'est pas nouveau. Depuis tout petit, je regarde les matchs de l'équipe de France, c'est comme ça. Ce n'est pas un problème. Cette vision est entretenue par le fait que le 10 n'est pas toujours prioritaire dans les circuits des Bleus… Peut être. Mais on a un cadre de jeu que je pense respecter correctement depuis quatre ans. Si ce n'était pas le cas, je ne serais pas là aujourd'hui. Ce que je fais est plutôt bien la chemise, on ne me la donne pas, ce n'est pas un cadeau. Et s'il faut sortir du cadre, je le fais aussi. Mine de rien, il ne me reste plus qu'à les mettre dans les meilleures conditions. Ce n'est qu'à partir de là que je tenterai ma chance s'il vient à s'ouvrir. Sur le même sujet Tournoi des Six Nations. XV de France Romain Ntamack ou match d'avant le "I" Avant d'affronter un Finn Russell brillant jusqu'ici, l'ouvreur français semble peser beaucoup moins dans jeu des Bleus. Mais ce n'est pas que sa faute... Vous n'avez pas votre destin entre vos mains. Mais cette victoire revitalise-t-elle forcément vos espoirs d'une victoire finale dans le Tournoi ? Ne pas lâcher le trophée n'est pas qu'un slogan. Mais nous ne sommes pas dupes, nous savons que l'Irlande est en passe de gagner ce tournoi. Mais tant que rien n'est joué, juste à la dernière action, on s'accrochera à ça. Rien n'est joué. Ce qui est sûr, c'est que si on veut espérer quelque chose, il faudra gagner contre le Pays de Galles, qui a retrouvé ses couleurs. Gotopnews.com
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