Monde | dimanche 19 mars 2023 à 15:56
La justice américaine s'intéresse à un paiement effectué pour acheter le silence de la star du porno, dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle du milliardaire en 2016. Ce serait une première pour un ancien président américain. Parlant de lui à la troisième personne et écrivant, comme à son habitude, en majuscules, Donald Trump a déclaré sur son réseau social Truth Social, samedi 18 mars, qu'il allait être "arrêté" mardi. Empêtré dans plusieurs affaires judiciaires, l'ex-locataire de la Maison Blanche, déjà candidat à sa réélection en 2024, a laissé entendre qu'il pourrait se faire prendre par la justice dans le scandale Stormy Daniels, du nom de scène d'une star du porno qui prétendait avoir couché avec le milliardaire. Aucune confirmation de cette éventuelle date d'arrestation n'a été communiquée par la justice américaine. Mais le procureur de Manhattan est bel et bien intéressé par un versement effectué pour acheter le silence de l'actrice porno, alors que le Républicain en était à la dernière ligne droite de sa campagne présidentielle victorieuse en 2016. Franceinfo vous résume ce long feuilleton judiciaire et politique. 1 Stormy Daniels affirme avoir eu une relation sexuelle avec Donald Trump, qui dément Selon lui, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, a rencontré Donald Trump pour la première fois en 2006, lors d'un tournoi de golf organisé sur les rives du lac Tahoe, à cheval sur les États de Californie et du Nevada. Le futur président est marié à Melania depuis un an. Ses échanges avec Stormy Daniels se seraient soldés, selon elle, par une relation sexuelle consentie, et la promesse, jamais tenue, de Donald Trump de la faire participer à son émission de téléréalité "The Apprentice". Le milliardaire et l'actrice sont restés en contact pendant plusieurs mois, avant de ne plus se parler, raconte-t-elle. Avant 2018 et le basculement de l'affaire dans la sphère publique, Stormy Daniels n'évoque pas cette relation, si ce n'est dans une interview accordée en 2011, et première inédite, au magazine In Touch . En 2018, elle racontait à nouveau sa rencontre avec Donald Trump et leur relation sexuelle lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision CBS , dans laquelle elle révélait également avoir été menacée suite à cette relation par des hommes de l'ex-président, et dans un ouvrage autobiographique intitulé Full Disclosure. De son côté, Donald Trump nie toujours avoir eu une relation sexuelle avec Stormy Daniels. 2 La presse révèle un accord financier conclu en pleine campagne présidentielle Dix ans plus tard, au cœur de la campagne présidentielle américaine de 2016, des négociations se jouent en coulisses pour éviter des débordements gênants visant le candidat républicain. En août, le tabloïd The National Enquirer, dont le patron est proche de Donald Trump, achète pour 150 000 dollars à une mannequin, ancienne playmate du magazine Playboy, Karen McDougal, les droits de son récit sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue avec le milliardaire. But de l'opération étouffer l'affaire. Une technique connue sous le nom de catch and kill aux États-Unis, où les clauses de confidentialité sont courantes. De son côté, Stephanie Clifford est mise en contact avec l'avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen. Ce fidèle des fidèles, surnommé le "pitbull", paiera, fin octobre 2016, à quelques jours de l'élection présidentielle, 130 000 dollars contre un accord de confidentialité de l'actrice sur la supposée liaison extraconjugale du candidat républicain. Le 12 janvier 2018, le Wall Street Journal révélait dans un article la conclusion de cet accord. 3 Une bataille juridique s'engage entre la star du porno et le président américain Tout s'accélère suite à ces révélations. En février 2018, Michael Cohen reconnaît, sans donner de raisons, avoir versé cette somme sur le compte de Stéphanie Clifford. Le 6 mars 2018, Stormy Daniels porte plainte contre celui qui est devenu entre-temps le 45e président des États-Unis, pour tenter de faire invalider la clause de confidentialité suite aux déclarations de Michael Cohen. Dans un premier temps, Donald Trump nie avoir eu connaissance de l'existence de cet accord financier. Mais, le 2 mai 2018, un autre de ses avocats, Rudy Giuliani, le contredit, affirmant qu'il a remboursé l'argent à Michael Cohen. En août, ce dernier finit par collaborer avec la justice, et plaide coupable devant un juge fédéral, notamment pour e fiscale et violation des lois sur le financement des campagnes électorales. Michael "Cohen a effectué ces versements" pour acheter le silence de l'actrice "afin d'influencer l'élection présidentielle de 2016", a précisé le parquet fédéral. Il a cependant obtenu le remboursement des sommes par la Trump Organization et la justice américaine considère qu'il s'agit peut-être d'un don occulte à la campagne présidentielle, en violation des lois de financement électoral. Michael Cohen a été condamné à trois ans de prison en décembre 2018. 4 La justice s'intéresse à la campagne électorale du milliardaire Suite à ces révélations, la justice se penche sur la responsabilité de l'ancien président. "Il n'y a rien de criminel dans le paiement lui-même. Ce qui est illégal, c'est de falsifier les registres commerciaux d'une entreprise", a déclaré à l'AFP le professeur de droit John Coffee. of Columbia, spécialisée dans la criminalité financière. "La Trump Organization est une entreprise" et les remboursements versés à Michael Cohen ont été "déclarés destinés à couvrir les frais de justice", poursuit-il. Fausses déclarations, selon la justice américaine. Si ce délit unique est retenu contre Donald Trump par la justice de l'Etat de New York, "c'est un délit". "Mais cela devient un crime, passible d'une peine pouvant aller jusqu'à quatre ans de prison, si les procureurs peuvent convaincre un jury que la falsification a eu lieu dans le but de cacher un autre crime", comme un don illégal à la campagne du candidat de 2016. , poursuit John Coffee. De son côté, l'ancien président a toujours nié avoir eu une relation avec Stormy Daniels. Ses avocats le présentent comme victime d'"extorsion" de la part de l'actrice. De plus, dans chacune des affaires qui le visent, Donald Trump invoque une "chasse aux sorcières" politique par des magistrats démocrates. Les enquêtes liées au paiement de l'actrice porno sont menées sous l'égide du procureur de l'Etat de New York à Manhattan, Alvin Bragg, un élu démocrate. Dans un communiqué publié la semaine dernière, Donald Trump affirme ainsi que l'enquête est une tentative de "laisser tomber" sa candidature républicaine à la présidence de 2024, raconte le New York Times . 5 Trump assure que son arrestation est imminente Si Donald Trump n'a jamais été inculpé, il pourrait voir, selon lui, cette menace se concrétiser prochainement. Le samedi 18 mars, il a affirmé qu'il allait être "arrêté" le mardi suivant. Évoquant une "fuite" du parquet de New York, l'ancien président américain a écrit en majuscules "Le candidat du Parti républicain et ancien président des Etats-Unis d'Amérique sera arrêté mardi à partir de la la semaine prochaine », avant d'appeler à des mobilisations dans le pays « Manifestez, reprenez notre nation ! Aucune confirmation officielle de la justice n'est venue corroborer les dires de l'ancien dirigeant. Mais le 9 mars, Donald Trump a été invité à témoigner devant un grand jury, un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d'enquête et chargé de ratifier un acte d'accusation, rapporte le New York Times. Un signe possible de la volonté du parquet de poursuivre l'ancien président. Gotopnews.com
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